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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX. 227
On pourrait être tenté identifier ce kagan avec Mou-han qui, au dire
des Chinois, triompha des Hephthalites 1), et qui régna de 553 à 5 72 . Mais
Mou-han était kagan des Turcs septentrionaux, et, comme tel, il était le
chef suprême de tous les Turcs, puisque les occidentaux reconnaissaient
alors la suzeraineté des septentrionaux; on peut donc lui faire honneur de
tous les succès remportés sous son règne, saus qu'il les ait pour cela ob-
tenus en personne. Nous avons d'ailleurs le moyen de déterminer avec
précision qui était Silziboul; ce personnage est en effet mentionné trois fois
encore dans Ménandre sous le nom de Dilziboul; nous apprenons ainsi
que, lors de l'ambassade de Valentin en 576, Dilziboul, père de Tour-
xanth 2), venait de mourir; il ne peut donc être identique à Mou-han dont
le décès remonte à l'année 572; mais, en outre, Tourxanth était le frère
consanguin de Tardou 3) lequel est certainement le Ta-t'eou des Chinois 4);
on en conclut nécessairement que Dilziboul, père de Tardou, n'est autre
que Che - tie - mi (Istämi ), père de Ta - t'eou. On peut aller plus loin et
montrer que le nom de Dilziboul ou Silziboul convient effectivement à
Istämi: dans le nom écrit Silziboul par Ménandre, et Sindjibou par Ta-
barî, nous trouvons une partie Ziboul ou D,jibou qui est l'équivalent exact
l%~ --I- It , ; ; le commentaire ajoute que Ti-t'eou kagan
gouvernait l'orient et Pou-li kagan l'occident, tandisque Mou-han résidait dans les mots Tou-kin. On voit d'où est provenue l'erreur de de Guignes qui a fondu deux personnages en un seul et qui a fait de Ti-t'eou kagan et de Pou-li-kagan ce fameux Ti-t'eou-pou-li qui n'a que le seul tort de n'avoir jamais existé. — Abe l Rémusat (Recherches sur les langues tartares, tome I, p. 320, n. 2) n'a guère été plus heureux quand il a prétendu reconnaître 1)izaboul dans un certain «Tan-no-pou-li, Xho-han ou gouverneur pour Tha-po dans les pays occidentaux». Le nom de Tan-no provient du texte fautif de Ma Toan-lin (chap. CCCXLIII, p. 4 v°) qui
écrit Tan - neou , le nom qui doit s'écrire Jou-tan 4 ; en outre, Abel Ré-
musat n'a pas remarqué que le titre de Pou-li kagan avait été conféré au fils de Jou-tan et non à Jou-tan lui-même; voici en effet comment est conçu le texte du Soei chou, (chap.
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LXXXIV, p. 1 v°): ~i j/~ eg ~► ►► x x '( rJ I 1 (A
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«T'o-po donna à Che-t'ou le titre de Eul-fou kagan pour qu'il gouvernât la région orientale de ses états; en outre il donna au fils de son frère cadet Jou-tan kagan le titre de Pou-li kagan et le fit résider dans l'ouest». Tan-no-pou-li est donc un personnage aussi fictif que Ti-t'eou-pou-li. — Je n'écris point ceci dans l'intention de dénigrer de Guignes et Rémusat qui furent pour leur temps de très grands savants; mais il importait d'en finir avec des identifications absurdes qui encombrent depuis trop longtemps le terrain de la science.
Soei chou, chap. LXXXIV, p. 1 r°: tc'
I 0 0 0 0 0 rai tg.
Ménandre (Fragm. hist. graec., tome IV, p. 247): .StÄ0QuXoç 6 7raTilp ó aóç. Ap113.av.hç Yåp !lot JtX tf30uXoç ó myr4ip. — ~0,W306)w T( 7raTpl. — Dans la traduction latine de C. Müller, le nom de Dilziboul a été omis par mégarde dans ces trois passages.
Ménandre (Fragm. hist. graec., tome IV, p. 247): Tóv aúToú öµacµov, Tóv Xeyµevov TåpBou.
Nous reviendrons plus loin, à propos de l'ambassade de Valentin, sur l'identification de Tardou et de Ta-t'eou.
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