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0158 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 158 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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148   EDOUARD CHAVANNES.

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Notice sur le Ferghânah,

(Le pays de) Ning - yuen était à l'origine le Pa-han-na (Ferghâlnah)

qu'on appelle aussi P'o-han; sous les Yuen Wei, on le nommait P'o-lo-na. Il est à huit mille li de la capitale; (le roi) réside dans la ville de Si-kien

(Akhsîkath)1) qui est au nord du fleuve Tchen-tchou (Sir-daria). (Ce pays) possède six grandes villes et cent petites; les hommes y vivent souvent vieux; sa dynastie royale s'est poursuivie sans interruption depuis les Wei (220-264) et les Tsin (265-419). Chaque premier de l'an, le roi et les chefs se divisent en deux partis; les deux partis choisissent chacun un homme qui se revêt de la cuirasse et combat (contre l'autre); la foule s'associe (à leur lutte) avec des briques et des pierres; lorsque l'un d'eux est mort, on s'arrête pour augurer si l'année sera bonne ou mauvaise.

Pendant la période tcheng-koan (627-649), le roi K'i-pi fut tué par

le Tou-kiue (Turc) occidental K'an mo-ho-tou (bagatour). A-che-na 2) Chou-ni s'empara de sa ville. A la mort de Chou-ni, son fils Ngo-po-tche prit le pouvoir. A-leao-ts'an, fils du frère aîné de K'i-pi, devint roi et eut pour capitale la ville de Hou-men, tandis que Ngo-po-tche avait pour capitale la ville de K'o-sai. Au début de la période hien-k'ing (656 660), Ngopotche envoya une ambassade rendre hommage à la cour et apporter tribut. Kao-tsong lui prodigua les encouragements. La troisième année (658), la ville de K'o-sai fut érigée en gouvernement de Hieou-siun et on donna à A-leao-ts'an le titre de préfet; à partir de ce moment, chaque adnée (ce pays) rendit hommage à la cour et apporta tribut 3).

  1. Si-kien   ° doit être la transcription abrégée du nom d'Akhsîkath. Edrisi (trad.
    Jaubert, tome II, p. 210), dit: «Ferghana est le nom d'une vaste province qui, indépendamment de nombreux villages, compte sept villes dont la principale est Akhsikath, bâtie sur les bords du Châch (= Sir Daria) dans une plaine, à un mille et demi de la montagne. Elle est située au nord du fleure et possède un faubourg bien peuplé....».

  2. Ce nom est écrit ici g   TIR ; il semble bien cependant que ce soit une trans-
    cription du nom de famille des princes Tou - kiue, A- che - na, qu'on écrit habituellement

1

  1. Cette notice passe entièrement sous silence les événements qui se produisirent en l'année 715 et qui sont relatés dans le Tse tche t'ong kien (chap. CCXI, p. 7 v°) en ces termes: «Auparavant, le kien-tch'a-yu-che Tchang Hiao-song avait été chargé d'une mission à K'ouo

tcheou T 3+1 (près de l'actuel Si-ning    'rit , prov. de Kan-sou); à sou retour, il ex-

posa ce qu'il était avantageux et ce qu'il était nuisible de faire dans (les pays situés à) l'ouest du désert; il demanda à y aller pour y examiner la situation; l'empereur l'y autorisa en lui permettant d'agir avec pleins pouvoirs. Le pays de Pa-han-na (Ferghânah) est l'ancien pays

des 0u-suen eri ,   ,' ; il était soumis à la Chine depuis de longues années. Les T'ou-po (Tibé-

tains) et les Ta-che (Arabes) s'entendirent pour nommer roi un certain A-leao-ta 1;4 T et envoyèrent des soldats attaquer (le Ferghânah); les troupes du roi du Ferghânah ayant été

battues, le roi s'enfuit à Nyan-si (IKoutcha) pour demander des secours. Tchang Hiao-song dit