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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
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246 EDOUARD CHAVANNES.
texte de Théophylacte Simocatta 1) qui nous en a conservé le souvenir,
est d'une très grande importance, mais il offre des obscurités que les re-
cherches les plus érudites ne sont pas encore parvenues à dissiper; je com-
mencerai par donner la traduction intégrale des passages qui concernent
notre sujet; je tâcherai d'élucider ensuite quelques uns des problèmes
qu'ils suscitent.
«Puisque, dit Théophylacte, j'ai fait mention des Scythes qui habi-
tent vers le Caucase, et (de ceux qui habitent) vers le septentrion, il faut
que j'insère ici ce qui est arrivé, dans le même temps, à ces très grandes
nations. Au commencement de l'été de cette année (598), le kagan, célèbre
en orient parmi les Turcs, envoya des ambassadeurs à l'empereur Maurice,
avec une lettre dans laquelle il parlait de ses victoires en termes fort
magnifiques. La suscription de la lettre était rédigée comme suit : «A l'em-
pereur des Romains, le kagan grand chef des sept races et maître des
sept climats du monde». En effet ce kagan lui-même avait vaincu à la
guerre le prince des Abdel (j'entends par là ceux qu'on appelle Ephtha-
lites) (2) et il s'était emparé du gouvernement de ce peuple. Enflé d'am-
bition par cette victoire et ayant fait de Stembis kagan son compagnon
d'armes 3), il s'asservit la nation des Avares. Qu'on n'aille pas croire ce-
pendant que je m'égare dans mes récits sur cette époque, en pensant que
les Avares sont les barbares qui se sont établis en Europe et en Pannonie
et qui y sont arrivés avant le temps de l'empereur Maurice; en effet, c'est
en prenant un faux nom que les barbares des bords de l'Ister se sont re-
vêtus de l'appellation d'Avares; d'où vient l'origine de ceux-ci, c'est ce
que nous dirons bientôt. Les Avares ayant été vaincus (nous revenons en
effet à notre sujet), certains d'entre eux vinrent se réfugier auprès de ceux
qui occupaient Taugast 4); Taugast est une ville illustre qui est à quinze
cents milles de ceux qu'on appelle les Turcs; elle se trouve limitrophe des
Indiens 5); les barbares qui habitent dans la région de Taugast sont un
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Théophylacte, livre VII, 7-9.
Ed. De Boor, p. 257, lignes 7-8: r6v 'Ovåpxriv Twv 'AßBEA v (mi': b4] Twv AEyop. v ov 'Ep kAttwv).
Ed. De Boor, p. 257, lignes 10-12: ma Tóv /TEµficayoéyav aúµµaXov Tocrlazµevoç. — La leçon /Teµ(icaxecyav a été fort heureusement rétablie par De Boor d'après le manuscrit du Vatican; la Byzantine de Bonn, p. 283, lignes 1-2, donne la leçon ITeµßcaXåôav; dans Nicéphore Calliste (Hist. Eccl., XVIII, 30), on lit /Tep.E axayv.
Ed. De Boor, p. 257, ligne 19: Toùç xaTÉXovTaç 'r v TauyciaT.
Ed. De Boor, p. 257, lignes 20-22: 81 TauyåaT iratç 'enc?xvviç, Twv TE Äey o-
µÉVwv Toúpxwv &ir(i)xtaTac Xcrlolç 7rp6q TO I% 7rEVTxxoalotç arvµetotç' aütŸ) Öµopoç xxt9é6T7jxe TO:; 'lv8o1ç. — La première partie de ce texte est construite de la même manière que le passage suivant qu'on lit un peu plus bas dans Théophylacte (éd. De Boor, p. 260, lignes 1-2): T.) 8é 'lxåp Toi; öpouç TOÜ XEyoµÉVOU Xpuao'i TeTpaxoaiocç ayµeíotç x.7rwxtc"r t «l'Icar est à quatre
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