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0273 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 273 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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DOCUMENTS SUR LES TOU-XIUE OCCIDENTAUX.

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i

l'empereur devait abdiquer et Li Che-min lui succédait; ce fut l'empereur

T'ai-tsong.

Au moment où il prenait en main le gouvernement, la situation était

des plus critiques. Dès le 23 Septembre, le kagan Hie-li apparaissait sur les

bords de la rivière Wei à la tête d'une armée formidable; au lieu de se

cacher derrière ses remparts, le nouvel empereur mit ses troupes en ordre

de bataille; les Turcs, stupéfaits de tant d'audace, et craignant d'ailleurs de

s'être trop avancés, consentirent à négocier; le traité fut signé près du pont

Pien sur la rivière Wei; ce pont, construit par l'empereur Ou, de la dynastie

Han, faisait face à la porte Pien qui s'ouvrait dans le mur nord de Tch'ang-

ngan; on voit par ce simple détail dans quel péril se trouvait la capitale de

la Chine au moment où T'ai-tsong en assuma la défense.

Pendant que les Turcs septentrionaux menaçaient ainsi l'existence même

de la Chine, les Turcs occidentaux traversaient eux aussi une ère de pro-

spérité. Lorsque Che-koei kagan i0 fut devenu leur maître en l'année 611, il

étendit au loin son pouvoir; les Syr-Tardouch de l'Altaï lui firent leur sou-

mission. Sa résidence était la montagne San-mi, au nord de Koutcha, c'est-

à-dire, selon toute apparence, la vallée de la rivière Tékès; nous avons vu

que c'est vraisemblablement dans cette région qu'il faut placer l'Ektag où

les ambassadeurs de Byzance étaient venus visiter son arrière grand-père

Istämi et son grand-père Tardoul). T'ong che-hou ®, c'est-à-dire T'ong

le jabgou, frère de Che-koei ®, lui succéda à une date qui ne peut être

plus tardive que l'année 6182); il occupait l'ancien territoire des Ou-suera,

c'est-à-dire les vallées des rivières Kongès, Tékès et Ili, mais il séjour-

nait volontiers aussi dans la localité appelée les Mille sources (Ts'ien

ts'iuen), à 150 li à l'est d'Aoulie-ata3). Au nord, il avait vaincu les

Tölös; à l'ouest, il acheva les conquêtes de ses prédécesseurs qui, dès

la fin du VI° siècle avaient dépassé cette limite de l'Oxus à laquelle

Istämi s'était arrêté du temps de Khosroû Anoûschirwân ; dans chacun

des royaumes vaincus, il conféra au roi le titre de hie - li - fa et plaça à

côté de lui un toudoun 4) chargé de surveiller la rentrée des impôts et de

  1. Cf. p. 236-237.

  2. Cf. p. 171, ligne 15.

  3. Cf. p. 24 et p. 52.

  4. Le titre de toudoun se retrouve dans les inscriptions turques; cf. W. R a d l o f f, Die

alttürkischen Inschriften der Mongolei, p. 197: le toudoun Yamtar, — et p. 257: Kül toudoun. — Dans les textes chinois relatifs aux Tou-kiue, ce titre apparaît souvent sous la transcription t'ou-t'oen at T ; cf. p. 21, ligne 14; p. 28, ligne 10; p. 29, ligne 6; etc. c'est un toudoun que les Tou-kiue occidentaux tentèrent de nommer roi de Karachar; cf. p. 113, ligne 5. Certains rois de Tachkend étaient des toudoun; cf. p. 141, lignes 8-10, et p. 142, ligne 1. En 609, un

toudoun gouvernait la ville de Hami; cf. p. 169, note 8. Les Che-wei étaient, dans la

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