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0112 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 112 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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102   EDOUARD CHAVANNES.

y est fertile; le blé et les céréales y produisent deux moissons par an; il s'y trouve une plante appelée pe-tie 1); on en cueille la fleur qu'on peut tisser pour en faire de la toile. La coutume (des habitants) est de tordre leurs cheveux en un chignon qui pend derrière la tête.

Le roi de ce pays, K'iu Pe-ya2), à l'époque des Soei, reçut pour femme une parente de l'empereur, fille de la famille Yu-wen, dont le surnom fut «la princesse de Hoa-jong». Au début de la période ou-té (618--626),

géniosité: le ou-ki hiao-wei était chargé de repousser les Hiong-nou et d'assurer le calme aux contrées d'Occident; or les contrées d'Occident, étant à l'ouest, correspondent au métal; les Hiong-nou, étant au nord, correspondent à l'eau; la terre, symbolisée par les caractères ou et ki, produit le métal et triomphe de l'eau; voilà comment le titre du ou-ki hiao-wei exprime par les caractères ou et ki la double tâche qu'avait ce fonctionnaire de détruire les Hiong-nou et de pacifier les contrées d'Occident. Cf. commentaire de Siu Song au chapitre du Ts'ien Han chou sur les contrées d'Occident, première partie, p. 8 v°.

1)   A. Il semble bien qu'il s'agisse du cotonnier. Dans la notice sur les J1 gai-lao

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4. (établis dans le Yun-nan et ancêtres, semble-t-il, des Laotiens), le Heou Han chou

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(chap. CXVI, p. 8 r°) parle des tissus en pe-tie   a que savent fabriquer ces gens. Cette

mention est la plus ancienne puisqu'elle se rapporte au premier et au second siècles de notre ère. Le Nan-che (chap. LXXIX, p. 7 r°) dit qu'on trouve à Kao-tch'ang (Tourfan) «une plante

  • dont le fruit est comme un cocon; dans le cocon, il y a des filaments semblables à du fil fin;

on les appelle pe-tie tse   "   Les gens du pays les recueillent et les tissent pour en
faire de la toile. Cette toile est extrêmement souple et blanche».

2) La famille K'iu, qui était chinoise d'origine, étant venue des environs de Kin-tch'eng

  •  '9A(Lan-tcheou fou, dans le Kan-sou), était montée sur le trône de Kao-tch'ang (Tourfan)

en l'an 507 de notre ère. Le premier roi avait été K'iu Kia   auquel succéda son fils

K'iu Kien IKi5c, qui eut lui-même pour successeur son fils K'iu Pe-ya I fo lit. Le Pei-che (chap. XCVII, p. 4), auquel j'emprunte ces renseignements, ajoute ceci: «A la mort de (K'iu) Kien, son fils (K'iu) Pe-ya monta sur le trône. Sa grand'mère était une fille du

kagau des Tou-kiue 1 J   -FIT- fj . Quand son père

fut mortr les Tou-kiue invitèrent (K'iu Pe-ya) à se conformer à leur coutume; (K'iu) Pe-ya s'y refusa pendant longtemps; les Tou-kiue exercèrent une pression sur lui, et, ne pouvant faire autrement, il obéit». Ce passage assez obscur me paraît avoir la signification suivante: on sait que, d'après la coutume des Tou-kiue, lorsqu'un homme mourait, son fils devait épouser ses femmes; à la seconde génération, il pouvait arriver que le petit-fils épousât une femme qui suivant les idées chinoises, était sa grand'mère; c'est ce qui arriva à K'iu Pe-ya qui, pour se conformer à la coutume turque, dut malgré sa répugnance, prendre au nombre de ses femmes sa grand'mère, fille du kagan des Tou-kiue. — Ce lien matrimonial n'était pas le seul qui unît les rois de Kao-tch'ang aux Tou-kiue. Hiuen-tsang, qui rendit visite à la fin de l'année 629 au roi K'iu Wen-t'ai, fils et successeur de K'iu Pe-ya, nous apprend que Ta-tou chad 12, fils aîné de Che-hou kagan ®, avait épousé la fille du roi de Kao-tch'ang (voyez plus loin les Renseignements extraits de la vie et des Mémoires de Hiuen-tsang). — Le Pei-che (chap. XCVII, p. 5 r°) donne encore sur le règne de K'iu Pe-ya les indications suivantes: «Lorsque l'empereur Yang (605-616) eut pris le pouvoir, il attira à lui les divers peuples barbares. La quatrième année ta-ye (608), (K'iu Pe-ya) envoya un ambassadeur apporter tribut et faire des

- offrandes; l'empereur traita cet ambassadeur avec les plus grands égards. L'année suivante (609), (K'iu) Pe-ya vint rendre hommage à la cour, et c'est à cette occasion qu'il suivit l'empereur dans sa campagne contre le Kao-li (nord de la Corée). Au retour, on l'honora en lui donnant pour femme une fille du clan impérial, la princesse de Hoa dong. La huitième année (612), eu hiver, il s'en retourna chez les barbares. Il promulgua une ordonnance dans son royaume