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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
. 188 EDOUARD CHAVANNES.
dernières années, Tchong - tsie 1) proposa que Hou - che - lo ® et Hoai -tao 0.
fussent tous deux nommés kagan; eux non plus ne purent pas attirer à eux,
maîtriser et gagner les Dix Tribus; assurément on fit ainsi que Soei-che
(Tokmak) fut assiégé pendant plusieurs années et que nos soldats souffrirent
de la faim. En outre les T'ou-po (Tibétains) dans ces dernières années ont
successivement conféré par brevet le titre de kagan à T'oei-tse, ainsi qu'à
Pou-lo et à Pa pou; ceux-là non plus ne purent pas attirer à eux et gagner
les Dix Tribus. Tous ces hommes se sont d'eux-mêmes usés et ont été
anéantis. Quelle en est la raison? C'est que tous ces descendants (des ka-
gans) n'ont pas les qualités requises pour traiter avec bonté leurs infé-
rieurs; leur bienfaisance et leur justice sont habituellement défectueuses;
c'est pourquoi les coeurs des hommes ne s'attachent pas à eux. En venant,
ils n'ont pas pu attirer à eux et soutenir (les Dix Tribus); ils n'ont fait
certes que causer une grave blessure aux Quatre Garnisons. On voit par là
(lue nommer par brevet un descendant des kagans, ce n'est pas encore le
moyen de prendre, d'attirer et de dominer les Dix Tribus. Maintenant,
je devine que la bienfaisance et la justice de Hien 0 sont loin de valoir
celles de son père et de son frère aîné; jusqu'à présent, comme il n'a point
pu encore établir son prestige et sa bienfaisance, par quel moyen ferait-il
que les coeurs des hommes lui soient attachés? Si nous mettons nous-mêmes
en action la force de nos soldats et que les circonstances soient telles que
nous puissions prendre (ce pays), il nous sera possible alors d'attirer et de
dominer les Dix Tribus; mais nous n'avons aucun besoin pour cela d'un
descendant des kagans. En outre, (Tchong-trie) désire qu'on ordonne à
Kouo K'ien-koan d'entrer dans le Pa-han-na (Ferghânah) pour y réquisi-
tionner des soldats et des chevaux afin de subvenir aux besoins de l'armée.
Mais, dans ces dernières années, (Kouo) K'ien-koan a déjà pris sur lui de
se rendre avec Tchong-tsie dans le Pa-han-na (Ferghânah) pour y réquisi-
tionner des soldats et des chevaux; je me trouvais alors à Sou-le (Kachgar);
en m'enquérant à ce sujet, je n'ai pas appris qu'ils aient trouvé un seul
soldat pour leur troupes. Les Hou du Pa-han-na (Ferghânah), ne pouvant
supporter leurs exactions, s'unirent au sud avec les T'ou-po (Tibétains) et
mirent à leur tête T'oei-tse pour ravager les Quatre Garnisons. En outre,
à l'époque où (Kouo) K'ien-koan se rendit dans ce pays, le Pa-han-na
(Ferghânah) n'avait aux quatre points cardinaux aucun barbare avec lequel
il pût s'allier; à sa fantaisie, (Kouo K'ien-koan) pilla et engloutit comme
s'il eût été seul à agir dans une contrée sans habitants; c'est alors que (le
Ferghânah) amena T'oei-tse pour lui servir de protection. Maintenant ce
1) Le kul tchour A- cite- na Tch ong - tsie.
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