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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
110 EDOUARD CHAVANNES.
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Pendant la période lin-té (664-665), Tche-tchan, avec le titre de
grand général des gardes braves de gauche, fut nommé préfet de l'arron-
dissement de Si. A sa mort, il reçut le titre posthume de Gouverneur de
l'arrondissement de Leang. Il eut un fils, nommé Tchao, qui aimait l'étude;
un vendeur de livres rares étant venu, la mère (de Tchao) regarda l'argent
qui était dans son coffre et dit en soupirant: «Pourquoi tenir à cela et ne
pas permettre que mon fils acquière des connaissances rares?» Elle prit
donc tout cet argent pour acheter les livres. Tchao parvint graduellement
au titre de se-chan-k'ing; il était bien versé dans la littérature. Son frère
cadet, Tch'ong-yu, avait des talents militaires; pendant la période yong-hoei
(650-655), il fut tchong-lang-tsiang du yu-fou des gardes militaires de
droite et reçut le titre nobiliaire de roi régional de Kiao-ho; son apanage
atteignit le chiffre de trois mille foyers. Il mourut avec le grade de général
en chef du tchen-kiun; l'impératrice Ou fit témoigner de l'affliction en son
honneur et lui donna comme vêtements mortuaires de belles soies avec des
présents considérables; son apanage et ses dignités prirent fin avec lui.
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Notice sur Yen-k'i (Karachar).
(T'ang chou, chap. CCXXI, a, p. 7 v°).
Le royaume de Yen-k'i (Karachar) est à plus de sept mille li à vol
d'oiseau à l'ouest de la capitale; il a six cents li de l'est à l'ouest et quatre
cents li du nord au sud. A l'est se trouve Kao-tch'ang (Tourfan); à. l'ouest,
K'ieou-tse (Koutcha); au sud, Wei-li; au nord, les Ou-suen. Des canaux
aux règnes des empereurs de Chine, mais la période confuse qui précède l'avénement de la dynastie Soei rend là encore le calcul difficile.
C'est ici le lieu de signaler une erreur qui s'est glissée dans la traduction de la vie de Hiuen-tsang par Stanislas Julien. D'après cette traduction (p. 285), Hiuen-tsang se trouvant en 644 à Khoten, aurait chargé un jeune homme de pays de Kao-tch'ang d'aller présenter au roi une lettre où il lui annonçait son retour; au bout de sept à huit mois (p. 288), le roi de Kao-tch'ang aurait envoyé au pélerin une réponse pleine de bienveillance. Puisqu'il n'y avait plus de roi de Kao-tch'ang depuis l'année 640, il est impossible que, en l'an 644, Hiuen-tsang ait correspondu par lettres avec un roi de ce pays. Si on se reporte en effet au texte chinois, on constate qu'il n'y est pas question du roi de Kao-tch'ang; la lettre que Hiuen-tsang envoie par l'intermédiaire d'un jeune homme de Kao-tch'ang est adressée à la cour, c'est à dire à l'empereur de Chine; Hiuen-tsang s'y excuse d'avoir quitté sa patrie subrepticement en l'année 629, vante ses glorieux voyages et informe son souverain de son prochain retour. En réponse à cette missive, il reçoit un «décret impérial» qui l'assure d'un bon accueil et qui l'avise des ordres qui ont été donnés aux fonctionnaires chinois de la frontière occidentale de l'empire pour faciliter son retour.
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