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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
I
DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX. 257
bataille du Yarmoûk décida de la perte de la Syrie pour les Romains; à la
fin de 636 ou au commencement de 637, la victoire de Kâdesiya mit les
Arabes aux portes de Ctésiphon et obligea bientôt le roi Yezdegerd à
abandonner sa capitale. Le souverain fugitif fut pourchassé de ville en
ville; en vain il envoya en 638 une ambassade à la cour de Chine 1);
en 651 ou 652, acculé à Merw, à l'extrémité orientale de sés états, il fut
mis à mort avec la complicité des Turcs dont il avait demandé l'appui 2).
Avec lui finit la maison de Sâssân.
Les historiens chinois conservent cependant encore le titre de roi de
Perse au fils de Yezdegerd, Piroûz, qui, réfugié chez les populations turques
du Tokharestan, continuait à revendiquer le trône de ses pères. D'après le
Tang chou, Pîroûz demanda l'appui de l'empereur Kao-tsong.qui ne crut pas
devoir intervenir en sa faveur 3) ; le prince du Tokharestan se montra mieux
disposé pour lui et profita d'un moment de répit que lui laissaient les Arabes
pour réintégrer le prétendant dans ses états; en 661, lorsque la Chine orga-
nisa administrativement les pays d'occident dont elle était devenue suzeraine
après ses victoires de 658 sur les Turcs occidentaux, elle institua un Gou-
vernement de Perse dont la direction fut confiée à Pîroûz 4); le siège de ce
Gouvernement était la ville de Tsi-ling. En réalité, la Chine ne faisait que
consacrer des faits déjà accomplis; elle se bornait à donner une sorte d'in-
vestiture à Pîroûz qui résidait à Tsi-ling et se disait roi de Perse. Où se
trouvait donc cette ville de Tsi-ling? Il ne faut pas assurément la chercher
dans la Perse propre, car Pîroûz ne put jamais y rentrer; si le prince du
Tokharestan réussit à restaurer Pîroûz, ce ne put être qu'en le plaçant dans
une des dépendances les plus orientales de la Perse; je proposerais donc de
voir dans Tsi-ling la ville de Zereng qui était la capitale du Sedjestân (le
Seïstan actuel) 5).
Mais Pîroûz ne put pas se maintenir longtemps à Tsi-ling; attaqué de
nouveau par les Arabes, il ne réussit pas à se fixer dans le Tokharestan et
Cf. p. 171, dernière ligne.
Cf. Méos, d ans H ii b s c h m a n n, Zur Geschichte Armeniens und der ersten Kriege der Araber, p. 29. c«Il s'enfuit et se rendit aux troupes des Thétals qui étaient venus de leur pays à son secours ... Mais l'armée des Thétals fit Yazkert prisonnier et le tua». D'après Saint-Martin (Biographie universelle, article Jezdedjerd III), le gouverneur de Merw, Mahoui-Soury, se serait révolté contre son souverain et aurait fait alliance avec les Turcs; Yesdegerd fut tué dans sa fuite. -- Le Tse tche t'ong Icien mentionne la mort de Yezdegerd à la date du 4e mois
de l'année 654; cela signifie sans doute que c'est alors seulement que la nouvelle de cette mort fut connue en Chine.
Cf. p. 172, lignes 8-12.
Cf. p. 172, lignes 18-20.
Cette hypothèse a déjà été proposée par Yu 1 e, Cathay and the way thither, tome I, p. LXXXVII, n. 1.
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