National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
| |||||||||
|
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
202 EDOUARD CHAVANNES.
Mon frère aîné, ayant reçu à diverses reprises de nombreuses marques
de la bonté impériale, confus et reconnaissant des faveurs de la Chine, m'a
envoyé 1), moi Pou-lo, pour que je me rende à la cour et que ,je serve parmi
les gardés du corps au bas des escaliers du trône; mon suprême désir est
d'offrir ma fidélité et de sacrifier ma vie en me conduisant comme un sujet
ou une servante.
Quand je suis arrivé ici, comme je ne comprenais pas les usages
chinois, le Hong-lou se 2), sans s'occuper de la plus ou moins grande con-
sidération des barbares (pour le Tokharestan) et sans tenir compte de la
distance qu'il y a entre les plus ou moins grandes élévations des rangs, a
fait un rapport pour déterminer le titre officiel qu'on me donnerait. Pour
moi, je considère que le royaume de Che (Tachkend) et celui de K'ieou-tse
(Koutcha) sont tous deux de plus petits royaumes que le mien; or, quand
des fils de roi ou des chefs (de ces royaumes) sont venus à la cour, quoi-
qu'ils n'eussent rendu aucun service signalé, on leur a donné, à cause de la
considération dont ils jouissaient chez les barbares, le titre de général,
(titre comportant le) troisième rang. Mais moi, Pou-lo, je suis In tegin 3);
chez mon peuple, ma dignité est considérée à l'égal de celle d'une personne
royale; je suis fort supérieur aux fils de roi des divers royaumes; néam-
moins on m'a donné le titre de tchong-lang, (titre comportant le) quatrième
rang. Cependant, les fils ou frères cadets de rois barbares, tels que le P'o-
lo-men (Hindou) K'iu -l'an Kin-kang (Gautamavajra) et le fils du roi de
K'ieou-tse (Koutcha), Pe Hiao-choen, ont tous à plusieurs reprises été
promus et sont parvenus jusqu'au grade de général des gardes du corps.
Moi seul, Pou-lo, qui suis un très grand chef barbare, depuis la première
année chen-long (705) où j'ai reçu par faveur impériale un décret me don-
nant le titre de tchong-lang-tsiang du i-fou, commandant de gauche des
gardes militaires, c'est-à-dire depuis quatorze années écoulées, j'ai souffert
pendant longtemps d'une injustice et je n'ai pas obtenu qu'on nie donne
un rang conforme aux statuts. Je ne peux surmonter l'intensité de la souf-
france que je ressens de cette injustice».
Un décret impérial ordonna aux directeurs du Hong-lou de fixer
son grade conformément aux statuts, pour qu'il n'eût plus à se plaindre
d'une injustice.
~C
En l'année 705; cf. p. 200, n. 4.
On sait que le dong-lou se était l'administration chargée de recevoir les bûtes
étrangers.
Cf. p. 200, n. 3.
|
Copyright (C) 2003-2019 National Institute of Informatics and The Toyo Bunko. All Rights Reserved.