National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0192 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 192 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000256
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

 

182   EDOUARD CHAVANNES.

alors c'est lui qui aura les torts. Eu outre, les divers royaumes des frontières occidentales nous sont fidèles et attachés depuis de longues années; discuter sur leurs sentiments et leur loyauté, c'est ce dont on ne peut parler dans le même jour oit on parle des T'ou-po (Tibétains); maintenant nous ne savons pas encore en ce qui les concerne ce qui est avantageux ou nuisible; nous n'avons point encore examiné ce que sont en réalité leurs sentiments; si de loin on procède à une division, il est à craindre qu'on ne blesse les opinions de ces divers royaumes; ce ne serait pas là un calcul durable qui nous assure la domination». (L'impératrice) Tso-t'ien suivit ces conseils.

(Kouo Yuen-tchen) dit encore à l'impératrice: «Je conjecture que le peuple tibétain est fatigué depuis longtemps des corvées et du service militaire; tous désirent faire promptement la paix. Le général en chef luen (blon) K'in-ling voudrait détacher le territoire des Quatre Garnisons pour y exercer seul l'autorité à la tête de soldats; et c'est pourquoi il ne désire pas revenir à la fidélité (envers la Chine). Si notre gouvernement envoie chaque année des ambassadeurs proposer de faire la paix et de conclure des intermariages, et que K' in - ling se refuse constamment à y consentir, alors les gens chez ces barbares concevront contre K'in-ling une haine qui deviendra de jour en jour plus forte et espéreront de jour en jour davantage les bienfaits impériaux; si alors (K'in - ling) veut mettre sur le pied de guerre des troupes considérables, cela lui sera fort difficile. Tel est le moyen de semer graduellement la division (parmi nos ennemis) et de faire certainement que les chefs et les subordonnés aient tous du ressentiment des obstacles qui sont mis à leurs désirs». (L'impératrice) Tso-t'ien approuva fort ces paroles.

A partir de ce moment, pendant plusieurs années on sema la division parmi les T'ou-po (Tibétains); le prince et ses sujets se soupconnèrent en effet mutuellement et se désunirent; c'est pourquoi le général en chef luen (blon) K'in-ling fut mis à mort; son frère cadet, Tsan-p'o ainsi que le fils de son frère aîné Mang-pou-tche, vinrent tous deux faire leur soumission (699); (l'impératrice) Tso-t'ien chargea encore (Kou) Yuen-tchen de se mettre, avec le grand commissaire de l'armée de Ho-yuen, Fou-mong Lingk'ing, à la tête de cavaliers pour les accueillir 1).

1) On a vu plus haut (p. 179, n. 1) que le btsanpo K'i-nou - si-nong était monté sur le trône en 679 âgé de 8 ans; pendant sa minorité, K'in-ling et ses frères exercèrent le gouvernement; quand le btsanpo eut atteint l'âge adulte, il voulut reprendre le pouvoir et, en 699, profitant d'une absence de K'in-ling, il tua tous ses partisans au nombre de plus de deux mille personnes. K'in-ling se suicida; son frère cadet Tsan-p'o, à la tête de plus de 1000 des siens, et son fils Kong-jen, avec plus ,de sept mille tentes des T'ou-kou-hoen auxquelles il commandait, vinrent alors faire leur soumission à la Chine (T'ong kien tsi lan, 16° année se-cheng).

.. s.:~, •   ~ r