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0307 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 307 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX.   297

Sou-kia 1). -- Peu après ces événements arrivèrent à la cour de Chine

Mo-ye-men 2), ambassadeur de Samarkand, puis Sa-po tarkan, ambassadeur

du Kapiça; à son retour dans son pays en 751, Sa-po tarkan fut ac-

compagné par un Chinois qui devait bientôt se faire religieux bouddhiste,

et qui n'est autre que le pélerin Ou-k'ong3).

Ce Kao Sien-tche qui avait si brillamment dirigé son armée à travers les

régions inhospitalières des Pamirs, était, avec toute sa bravoure, un homme

déloyal et cupide; ses défauts le menèrent à sa ruine; le douzième mois

de l'année 570, il intervint dans les affaires de Tachkend; le roi fit sa

soumission; mais, au mépris de la parole donnée, il se vit arrêté et fut

bientôt après mis à mort; ses richesses tombèrent entre les mains de Kao

Sien-tche qui se livra à un pillage éhonté. Le fils du roi s'enfuit; il souleva

l'indignation des populations voisines contre la mauvaise foi et l'avidité des

Chinois; il demanda enfin l'appui des Arabes 4). L'émissaire des Abbassides

dans le Khorassan, Aboli Mouslim ne perdit pas une si belle occasion de

substituer l'influence du calife à la suzeraineté du Fils du Ciel; il fit aussi-

tôt partir une armée sous les ordres de Ziyâd ibn Çâlih 5). Kao Sien-tche,

réunissant ses troupes à celles du roi de Ferghânah, marcha contre l'en-

nemi; mais les tribus Karlouk se révoltèrent contre lui; attaqué à la fois

par devant et par derrière, il fut complètement battu dans la grande ba-

taille qui se livra à Athlach, près de la rivière Tharâz (Talas) au mois de

Dsû-l-niddscha 133 H. (Juillet 751); il opéra sa retraite au milieu d'une

telle débâcle que lui et son état-major durent se frayer un chemin à coups

de bâton à travers la cohue des fuyards s). Les prisonniers chinois que

les Arabes vainqueurs ramenèrent à Samarkand y introduisirent l'in-

dustrie du papier qui avait été jusqu'alors le monopole de la Chine et

qui, ainsi transportée dans le monde musulman, ne tarda pas à y prendre

un grand développement 7).

  1. Cf. p. 158, lignes 5-9, et p. 215-216.

  2. Cf. p. 136, n. 6.

  3. Cf. p. 198.

  4. Cf. 142, lignes 7-16.

  5. Cf. J. K a r a b a c e k, Das arabische Papier (Mittheil. aus der Sammlung der Papyrus Erzherzog Rainer, vol. II et III, • p. 87-178), p. 113.

  6. Cf. p. 142, n. 2. Le roi de Tachkend fut arrêté par Kao Sien-tche, en 750; la bataille contre les Arabes eut lieu en Juillet 751.

  7. Voici, d'après K a r ab a c e k (op. cit., p. 112), le témoignage de Ta'âlibî : «Parmi les particularités de Samarkand, il faut mentionner les papiers, qui ont fait disparaître les rouleaux de papyrus d'Egypte et les parchemins, parce qu'ils étaient plus beaux, plus agréables et plus commodes. On ne les trouve nulle autre part que là et en Chine. L'auteur de l'ouvrage intitulé «Les routes et les royaumes» rapporte que le papier parvint de Chine à Samarkand grâce à des prisonniers de guerre, et en effet, c'est Ziyâd, fils de Çâlih, qui fit ces prisonniers parmi lesquels il s'en trouva qui préparèrent le papier. A la suite de cela, la fabrication du

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