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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
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DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX. 275
désignées par la chancellerie des T'ang. Mais, à côté de cette onomastique
de fantaisie, nous trouvons une énumération de la plus haute importance
qui comprend les noms indigènes de près de cent villes choisies pour être
les résidences d'autant de préfets ou de gouverneurs. Nous sommes loin
d'avoir pu découvrir le mot de l'énigme pour toutes ces transcriptions
chinoises; mais les quelques identifications certaines qu'on peut proposer
sont en si parfait accord avec les témoignages des auteurs arabes qu'elles
nous garantissent l'absolue précision du document géographique auquel
nous avons affaire. Voici dès maintenant les résultats que nous avons
pu obtenir:
1. Gouvernement de Yue-tche J x. Ce nom rappelle celui des Ta
Yue-tche qui franchirent l'Oxus au premier siècle avant notre ère. Le gou-
vernement de Yue - tche comprenait le Tokharestan et avait pour centre
administratif la ville de Koundouz où Hiuen-tsang avait visité, en allant
en Inde et en en revenant, le fils, puis le petit-fils de T'ong che-hou Dagan;
cette ville est appelée Houo • ' dans la Vie de Hiuen-tsang; elle est
nommée A-hoan lSpJ a dans le T'ang chou, et 0-hoan e dans le
Kieou T'ang chou; sous ces deux transcriptions, on retrouve un mot Awar
d'ou dérive la dénomination arabo-persane War-wâlîz 1).
Parmi les vingt-cinq arrondissements qui dépendaient de ce gouverne-
ment, on peut reconnaître les suivants:
la ville de Lan re) n'est autre que Baghlân au sud de Koundouz,
sur la rive droite de la rivière du Koundouz 2);
la ville de Si-ki-mi-si-ti a viit,'c ,1' est le Skitnicht des
Arabes; elle est marquée sur les cartes modernes sous le nom d'Ischka-
mysch3) et se trouve à l'est de Baghlân;
la ville de Hoen-mo = n'est autre que Khoulm;
la ville de Si-mi-yen e At , le Simindjân des Arabes, est
aujourd'hui Haibak sur les bords de la rivière de Khoulm;
y) la ville de Pa-Vo-chan e t fl est Badakchan qui occupait
vraisemblablement une position plus orientale que l'actuel Faïzabad 4).
Cf. Marquart, Erânsahr, p. 85; — Yule, Notes on Hwen-thsang's account of the principalities of Tokharistan, Journ. R. A. S., 1873, p. 99-100.
Cf. la carte Indien und Inner-Asien, Nördl. Blatt, de l'Atlas de Stieler. — Sur Baghlân, voyez Yule, op. cit., p. 100-101. — I s t a k h r î (ap. Marquart, Erânsahr, p. 229) énumère comme suit les villes principales du Tokharestan (nous écrivons en italiques les noms qui se retrouvent dans la liste chinoise): «Khoulm, Simindjân, Baghlân, Skalkand, Warwâliz, Arhan, Râwan, Tâlagân, Skimicht, Rofib, Sarâj-i `Açim, Khost-i Andarhb, Andarâb, Madr et Kâh». Cf. la Géographie d'E d r i s i, trad. Jaubert, t. I, p. 474.
Cf. la carte Iran und Turan de l'Atlas de Stieler.
Cf. Yule, op. cit., p. 109-110.
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